Le 10 avril nous apprenions les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle : Emmanuel Macron, candidat-président pour La République en Marche (LREM) et Marine Le Pen, candidate pour le Rassemblement National sont les finalistes que nous retrouverons au 2nd tour, le 24 avril prochain.

France Culture

Malgré un mandat riche en mobilisations citoyennes pour une transformation du système politique, où le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) et les Assemblées Citoyennes étaient très revendiquées, rien n’a changé.
Fort taux d’abstention, peu d’audience pour les ‘petits’ candidats, dysfonctionnements multiples dans les bureaux de vote…
En effet pour cette élection, le taux d’abstention (26,31%), non reconnu, est presque aussi important que le pourcentage de votes exprimés pour Emmanuel Macron (27,85%) et supérieur à celui des votes exprimés pour Marine Le Pen (23,15%). Le vote blanc, moins important en proportion (1,12%) n’est pas non plus reconnu puisque non comptabilisé.
A noter également que tout au long de cette journée électorale, le site ServicePublic.fr, qui permet de vérifier dans quel bureau de vote chaque électeur peut se rendre, ne fonctionnait pas, ne facilitant pas l’accès aux bureaux de vote.
Plusieurs associations comme Tous Élus avaient également alerté sur les difficultés d’accessibilité à des informations simples et compréhensibles pour les jeunes électeurs en devenir et œuvraient contre la mal-inscription, estimant à 7 millions le nombre de personnes mal inscrites.
Nous pouvons affirmer que le premier parti de France c’est l’abstention/vote blanc. Le pays est par ailleurs classé “démocratie défaillante” pour la 2ème fois par les classements internationaux !
Une démocratie où une partie de la population ne vote plus ou ne peut pas voter doit faire réagir. Lutter contre ce phénomène c’est repenser les règles démocratiques.
Si nous avons interpellé les candidats et candidates à cette élection présidentielle pour les pousser à signer le Pacte Démocratique c’est que nous pensons que ce mandat doit être celui du renouveau démocratique !
En 2017, 43% des électeurs du 2nd tour disaient avoir voté pour Emmanuel Macron par défaut pour « faire barrage” à Marine Le Pen. Nous devrions voter par conviction profonde au moins et non par défaut en raison d’un dysfonctionnement des modes de vote ou des mécaniques administratives.
Une Démocratie qui pousse au vote utile ou barrage n’est pas une démocratie en bonne santé.
Notre comparatif des programmes situe les deux candidats finalistes au bas de l’échelle de la qualité démocratique. Marine Le Pen se contente de proposer un RIC aux contours flous et une proportionnelle à l’Assemblée, insuffisante pour rénover la démocratie. Sur d’autres points, nous jugeons même “dangereuses” ses mesures. Alors que durant son mandat, Emmanuel Macron n’a pas su aller au bout des mesures promises sur le volet #Démocratie (convention citoyenne climat et grand débat qui accouchent d’une souris), le Président-candidat ne propose quasiment rien dans son projet, à part une “Convention transpartisane” pour une réforme institutionnelle. Il nous semble très problématique de réécrire la règle du jeu politique entre partis politiques, sans y associer largement les citoyens.
